Critique de Maurice (James Ivory)

A la recherche du désir perdu
MAURICE (1984) – James Ivory
Les premiers plans de Maurice renvoient au cinéma de David Lean et à son romantisme des grands espaces et des silhouettes diluées dans le plan. James Ivory partage avec Lean le romancier dont ils tirent chacun, et la même année, un film sur les complexités du désir écartelé par les conventions sociales. Désir expatrié dans un pays exotique pour l'un, qui signe à la fin de sa vie le poétique A Passage To India ; désir infiniment ancré dans la culture britannique pour le second, qui s'attache au tabou de l'homosexualité dans les années 1920. L'ancrage, chez Ivory, sur le continent et une poignée de lieux symboliques, fait des atmosphères de Maurice un romantisme plus intime, moins éclatant que celui du grand maître, mais tout aussi poignant.